lundi 30 novembre 2015

Alzheimer : être bilingue retarde l’apparition de la maladie de 5 ans

Selon des chercheurs britanniques, parler plus d’une langue permettrait de retarder la survenue des différentes formes de démence, comme la maladie d’Alzheimer.

Une étude menée par les chercheurs de l’Université d’Edinbourg (Grande-Bretagne) auprès de 650 patients, montre qu’être bilingue a des bénéfices inattendus sur la santé. Cette étude publiée dans la revue professionnelle Neurology montre qu’être polyglotte retarde l’apparition des formes de démence, comme la maladie d’Alzheimer.
Pour chaque participant à cette étude, le nombre de langues parlées a été évalué et le diagnostic de démence posé ou non. Il s’est avéré que les personnes qui parlaient au moins deux langues, recevaient un diagnostic plus tardif pour la maladie d’Alzheimer et les démences vasculaires. Et ce, indépendamment de leur niveau d’études. En revanche, le nombre de langues parlée ne semble pas avoir de l’importance : que vous soyez bilingue, trilingue ou plus, le diagnostic est en moyenne retardé de 5 ans.
D’autres études plus poussées sont maintenant nécessaires pour découvrir quel est le mécanisme exact qui explique ce bénéfice inattendu du bilinguisme sur la santé de nos neurones. Selon les chercheurs britanniques, il se pourrait que la conversion bilingue entre les sons, les mots et les structures grammaticales soit un entraînement cérébral naturel (donc plus efficace) pour le cerveau.
source : topsante.com
publié via www.ifpec.org

samedi 28 novembre 2015

Peut-on guérir par le souffle ?

Respirer, tout le monde sait le faire. Mais connaissons-nous vraiment les pouvoirs de notre souffle ? Pour les yogis, exercer sa respiration est l'un des secrets de la plénitude émotionnelle, physique et mentale. Explications.

La pièce est dans la pénombre. Pas un bruit, si ce n’est celui d’un souffle lent, profond, semblable à la respiration d’un enfant endormi. Inspiration. Silence. Expiration. Ce chuchotement feutré s’étire, jusqu’à durer parfois une minute. D’ordinaire, en ce laps de temps, un homme respire seize fois.
En yoga, cette pratique s’appelle la respiration psychique. Porte d’entrée vers un état méditatif, elle est aussi l’une des clés d’une technique ancestrale de guérison nommée Prana Vidya.

La source de l’énergie

En sanskrit, Vidya signifie connaissance, Prana la force de vie qui nourrit tout l’univers. « Cette notion n’est pas spécifique à la tradition indienne », note Christian Möllenhoff, fondateur de l’école de Yoga et Méditation Paris. C’est le Qi des Chinois, le Mana des Polynésiens, le champ d’énergie subtile exploré par les guérisseurs européens…
« Cette énergie est intimement liée à la respiration, explique l’enseignant. En chinois, le même mot peut désigner les deux. En suédois, le terme qui veut dire “souffle” fait aussi référence à l’esprit, l’essence. » Comme si respirer ne permettait pas seulement de remplir nos poumons d’air mais de canaliser le Prana, d’en irriguer notre corps subtil. « Notre façon de respirer est le miroir de ce que nous sommes et ce que nous vivons. Voyez comme elle s’accélère sous le coup d’un stress », comme un événement peut nous couper le souffle, comme nous soupirons de soulagement lorsqu’une situation se détend… « En influant consciemment sur notre respiration, nous pouvons agir sur notre état. En la forçant à se ralentir ou à s’interrompre un moment, nous confrontons les tensions et les peurs qui sont à l’origine de nos émotions, de nos pensées, de nos attitudes, et bloquent le Prana. Si le souffle devient calme, l’esprit cesse de s’agiter, l’énergie se libère, le corps psychique se purifie, la santé se renforce, la vie intérieure s’épanouit. »
Ainsi en va-t-il dans Prana Vidya. Lentement, consciemment, par la respiration psychique et la visualisation des différents points et canaux d’énergie qui parcourent le corps (« équivalents des méridiens de la médecine chinoise »), la pratique amène à ressentir et activer le « champ de Prana » pour dissoudre les blocages, réveiller et harmoniser les flux d’énergie… Jusqu’à parvenir, « une heure et demie d’immobilité plus tard », à une telle connexion et maîtrise de l’énergie psychique « qu’on peut la diriger vers une zone précise de son corps, mais aussi vers une autre personne, par la pensée », témoigne Christian Möllenhoff.

Dissoudre les tensions

La technique est puissante, mais elle ne s’enseigne traditionnellement que dans le cadre d’une retraite d’au moins quinze jours, à des pratiquants expérimentés. « Il existe d’autres exercices de respiration plus accessibles et très efficaces », indique Christian Möllenhoff. Regroupés sous le nom de Pranayama (« maîtrise du Prana » en sanskrit), ils sont d’ailleurs à la base du yoga : « A l’origine, les postures physiques, ou Asanas, n’étaient là que pour préparer le corps à la respiration et à la méditation », souligne l’enseignant.
Si le Prana et la dimension énergétique de l’être ne sont pas adoubés par la science, plusieurs chercheurs se sont penchés sur les vertus du Pranayama. Ainsi, à la fin des années 80, une équipe de l’Université de Cologne a découvert, en étudiant la pression sanguine, le rythme cardiaque, et l’activité cérébrale de professeurs de yoga, que la respiration psychique les plongeait dans un état de relaxation dit « alpha », permettant à la fois de se détendre, reprendre des forces, se libérer des pensées quotidiennes, faire émerger des idées créatives, clarifier l’esprit et se recentrer. Soumis à des perturbations extérieures, les yogis ne sont pas sortis de l’état alpha, preuve que la pratique rend aussi moins réactif, plus robuste face aux aléas.
Les scientifiques de l’Université de Cologne ont également constaté que la respiration alternée – un autre exercice essentiel de Pranayama –, régulait le système nerveux, équilibrait l’activité des deux hémisphères du cerveau, et y augmentait non seulement les ondes alpha mais les ondes béta, symptomatiques d’un état de concentration et d’activité intense.
A la clé donc : une étonnante alliance d’énergie et de sérénité, de créativité et d’efficacité. « Quand j’ai commencé à pratiquer la respiration alternée, mon humeur s’est équilibrée, confirme Christian Möllenhoff. Au lieu d’osciller entre excitation et déprime, elle s’est ancrée dans un espace de contentement et de calme. Cet exercice accroît aussi ma vitalité. Si je fais la respiration alternée et psychique lorsque je suis fatigué, ensuite, spontanément, je vais m’attaquer aux tâches que je laissais traîner ! »
D’autres recherches, encore, pointent les effets sur l’asthme, les rhumes, les bronchites, les allergies respiratoires… « La respiration alternée m’aide à me défaire de mes migraines », constate également une élève de l’école de Yoga et Méditation. Christian, lui, a découvert qu’elle le rendait plus fort physiquement : « Un jour, après une séance, je me suis mis à charrier de lourdes pierres pour un projet de construction. Ma puissance m’étonnait moi-même ! »

En pratique

Envie de vous lancer ? Commencez par la « respiration de vague », dont les effets peuvent être « impressionnants pour qui n’a jamais pratiqué ». Allongé au sol dans un endroit paisible, respirez profondément par le nez en gonflant votre ventre d’air, retenez le souffle puis faites passer cette « bulle » du ventre au thorax, puis du thorax au ventre, et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous ne puissiez plus retenir le souffle. Expirez, laissez votre respiration se calmer, puis recommencez deux fois. Essayez aussi après expiration. « Pour moi, c’est un excellent moyen de dénouer les tensions, commente un élève de l’école de Yoga et Méditation. Physiques, d’abord, au niveau du ventre. Emotionnelles et mentales, ensuite, lorsque la sensation remonte vers la poitrine et la tête. »
« Si vous combinez cette pratique à la respiration alternée, les effets seront encore plus sensibles », poursuit Christian Möllenhoff. Assis le dos droit, aussi confortablement que possible, en tailleur, lotus ou demi-lotus, restez immobile quelques minutes. Une fois le calme établi en vous, posez l’index et le majeur de la main droite sur votre front. Fermez la narine droite avec le pouce, puis inspirez lentement par la narine gauche. Fermez-celle-ci avec l’annulaire, libérez la narine droite, et expirez doucement. Recommencez en sens inverse : inspiration par la narine droite, expiration par la gauche. Faites six autres cycles, sans vous arrêter. A mesure que l’exercice devient plus facile, augmentez jusqu’à onze cycles, puis tâchez de ralentir la respiration, de la rendre fluide et régulière.
Pour aller un cran plus loin, retenez le souffle après chaque inspiration, selon un rythme précis : comptez deux temps pour l’inspiration, huit pour l’apnée, quatre pour l’expiration. Faites cinq cycles. Quand vous êtes à l’aise, comptez trois, douze, six. Puis quatre, seize, huit… L’inconfort au départ est inévitable. Essayez de rester détendu, ne vous mettez pas la pression. Et concentrez-vous sur le compte des respirations, pour éviter que les pensées s’agitent et « consomment du Prana ». Si votre mental s’évade, revenez au souffle. « C’est le sésame d’une pratique calme et efficace », dont les bénéfices se feront rapidement sentir.
« Guidé par un bon professeur, on peut les ressentir dès la première fois », encourage Christian Möllenhoff, mais leur pérennisation passe par la régularité : « Pratiquer une fois par semaine, c’est déjà un bon début. » Tous les jours, c’est encore mieux, de bon matin à jeun ou à distance d’un repas, car « il est impossible de respirer lentement et de bien retenir le souffle si l’on n’a pas digéré ». A vous de jouer : expérimentez, observez combien la pratique change la face de votre journée. Petit à petit, elle pourrait même faire émerger d’autres perceptions, ouvrant à une nouvelle approche du réel… Mais ça, à chacun de le découvrir.
inrees.com

vendredi 27 novembre 2015

Surdoués pour la vie

Nombre d'individus développent de forts potentiels d'intelligence sans le savoir. Dans la vie quotidienne, ils doivent gérer leur complexité. Pas toujours simple.

Ce samedi 12 octobre, ils ont décidé de se réunir dans la salle de conférence de La Manufacture, à Nantes, pour une réunion pas comme les autres. Ils appellent cela Intelligence Day. «Ils», ce sont les membres de Mensa, une association très sélecte créée à Oxford en 1946. Elle compte aujourd'hui près de 110.000 membres à travers le monde et un peu plus d'un millier en France. Pour en être membre, une seule condition: avoir un QI au-dessus de 130, c'est-à-dire faire partie des 2 % de la population considérés comme les plus intelligents. Au cours de ces réunions interviennent des psychologues, des scientifiques, des parents ayant des enfants surdoués, des adultes à haut potentiel intellectuel qui viennent raconter leurs expériences.
Les Français savent, depuis 1992, grâce à l'émission de télévision de Jean-Marie Cavada «La Marche du siècle», que des enfants surdoués peuvent rencontrer des difficultés dans un cadre de formation classique. Mais ils savent moins que la surdouance perdure et peut aussi compliquer la vie des adultes jusqu'à être vécue comme un véritable handicap. «La surdouance ne disparaît pas avec l'âge, explique la psychologue Monique de Kermadec auteur du livre de référence L'Adulte surdoué, paru en 2011 (Albin Michel). Elle a même tendance à s'accroître. L'hypersensibilité et la réactivité émotionnelle, ce souci de perfectionnisme qui peut hanter les personnes à haut potentiel intellectuel également.»
Alors que, en France, la question a été assez peu étudiée, les Anglo-Saxons s'intéressent depuis de nombreuses années à ces adultes à fort potentiel intellectuel. Des groupes ont notamment été suivis sur des décennies grâce à une étude entreprise par Lewis Terman dans les années 20. Il a repéré 1444 enfants et ne les a pas lâchés. Surnommé les «Termites», ces individus développant un QI supérieur à 140 ont été étudiés même après la disparition de Terman en 1956.
Vivre sa différence d'intelligence n'est pas toujours facile
La question qui se pose est bien sûr de savoir si tous ont vécu heureux, fait des carrières exceptionnelles… Ça n'est pas le cas. Seul l'écrivain Ray Bradbury est sorti du lot. D'autres ont eu des parcours assez chaotiques (études ratées, échec à l'université…). Ce travail scientifique a révélé quelques points essentiels. Les «Termites» ayant mieux réussi que les autres sont souvent issus d'un milieu plus évolué culturellement. «Il ne faut pas en conclure hâtivement qu'il n'y a des surdoués que dans les classes favorisées, nuance Monique de Kermadec, mais plutôt que, plus un individu est coupé d'un environnement qui lui ressemble, plus il va développer un mal-être et une difficulté à vivre sa différence d'intelligence.» C'est vrai à l'université, mais aussi dans l'entreprise et encore plus dans une société comme la France où le principe d'égalité et le formatage des cursus d'excellence pèsent lourdement sur ses brillants éléments rentrant difficilement dans les moules.
L'histoire est pleine de ces personnes à fort potentiel qui, une fois qu'ils ont trouvé leur voie, racontent les difficultés qu'ils ont traversées. La pianiste Hélène Grimaud a décrit à quel point elle a dû travailler pour imposer sa différence. Son génie, bien que révélé dans le domaine de la musique - elle a été reçue première à l'unanimité à l'âge de 13 ans au conservatoire de Paris -, n'a pas totalement canalisé ses difficultés sociales. Elle passe de longs moments loin du monde avec ses amis les loups. «Ce sont eux qui m'ont socialisée, dit-elle. Ils m'ont appris à vivre dans le moment, ce que je n'arrivais pas à faire avec les hommes.» L'actrice Jodie Foster, surdouée reconnue, a aussi témoigné à travers sa fiction, Le Petit Homme, de la difficulté de s'intégrer. Jacques Attali, sorti major de Polytechnique avec des résultats impressionnants, ne cache pas non plus que son potentiel, révélé au lycée, l'a singularisé aux yeux des autres. Quand on lui demande s'il se reconnaît des dons particuliers, il a, comme beaucoup de personnes à haut potentiel, tendance à les minimiser. L'homme est capable de diriger un orchestre à ses heures perdues et dit tourner les pages de la partition dans sa tête… Avant d'ajouter, comme pour se dédouaner, qu'il n'a pas l'oreille absolue et qu'il n'a donc rien d'un génie.
Un projet mondial pour comprendre le cerveau
Assumer leur différence, c'est la grande difficulté de ces personnes à haut potentiel intellectuel. La science parvient aujourd'hui à analyser quelques paramètres de cette hyperintelligence sans pour autant pouvoir tout expliquer. «Du point de vue génétique, il est impossible aujourd'hui de savoir si la surdouance se transmet, affirme le docteur Bernard Sablonnière. En revanche, des études réalisées grâce au développement des IRM (imageries par résonance magnétique) ont permis de localiser des activations particulières du cerveau. Richard Haier, de l'université Irvine, en Californie, a identifié un réseau de connexions bien individualisées chez ceux qui obtiennent de très bons résultats aux tests d'intelligence. C'est dans la rapidité et l'efficacité des connexions entre les neurones que semble se nicher la performance intellectuelle de certains individus.»
Un projet mondial appelé Connectome Humain, qui vise à regrouper les résultats de 35 centres d'imagerie à travers le monde, a débouché sur des informations très intéressantes allant dans ce sens. Elles ont révélé que, si les mêmes régions du cerveau se mettent à fonctionner chez tous les individus quand il s'agit de réfléchir, la vitesse de l'échange des informations entre les différentes parties du cerveau diffère suivant l'âge mais aussi l'étendue des connaissances, l'état émotionnel ou la capacité de concentration.
Chez certaines personnes l'intelligence se révèle une véritable pathologie, comme l'écrivain et poète Daniel Tammet, qui souffre du syndrome d'Asperger et développe des capacités de synesthésie permettant, par association, de développer des capacités hors du commun. Daniel Tammet parle 12 langues et a appris l'islandais en une semaine. Il a une fascination toute particulière pour les chiffres. Ils lui ont permis de se sociabiliser, affirme-t-il. Dans son ouvrage autobiographique Je suis né un jour bleu, il résume sa philosophie de vie: «L'important n'est pas de vivre comme les autres, mais parmi les autres.» Une pensée que reprend la psychologue Monique de Kermadec: «Ces personnes ont une véritable quête de sens et il est essentiel qu'elles arrivent à trouver leur chemin. Elles peuvent vraiment enrichir le monde si on leur donne toute leur place et si on accepte leur différence.»
figaro.fr
photo : L'actrice Jodie Foster se définit comme une «ruminatrice obsessionnelle».

vendredi 20 novembre 2015

Comment prendre en charge les victimes souffrant de stress aigu avec l'EFT ?

Les récents événements qui se sont déroulé à Paris ont marqués profondément les esprits. Les victimes et les personnels hospitalier ont été confrontés à des scènes assimilés à des scènes de guerre. Un nombre non négligeables de victimes directes et indirectes souffrent de stress aigu suite à ces événements. Même des personnes qui ne sont pas situé à Paris ont pu être impacté émotionnellement suite à l'impact social et l'impact visuel des images qui ont pu être véhiculé ces derniers jours dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Le personnel médical n'est pas nécessairement préparé à agir sur le stress à ce niveau là. L'EFT fait parti des outils qui peuvent être utilisé pour prendre en charge les victimes d'attentats. Jean-Michel Gurret est formateur sur l'EFT et propose un webinar gratuit de plus d'une heure dans le but de se relever du traumatisme des attentats.
Le webinar est particulièrement utile pour les psychothérapeute et praticien en EFT qui seront amené à travailler sur le stress qui fait suite aux attaques de vendredi 13 novembre 2015.
A savoir : l'IFPEC propose des formations de tous niveaux sur l'EFT à destination de personnel médical ou de particulier qui auraient subit un traumatisme et qui souhaite s'initier à l'EFT pour leur propre besoin.

mardi 17 novembre 2015

TRICHER FAIT DU BIEN

Ces derniers temps, on ne peut pas vraiment dire que les exemples de tricherie aient manqué. Entre le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac, les longues années de mensonge de Lance Armstrong et les cas de fuites au bac, il y a de quoi faire. Et puis, ne nous mentons pas, les Français sont des tricheurs. Pourtant, ce vil acte peut parfois créer un sentiment agréable d'autosatisfaction, constate le Journal of Personality and Social Psychology.

A travers une série d’études, les chercheurs se sont penchés sur le ressenti des tricheurs en leur donnant différents tests écrits. Ceux qui ont triché se sont sentis bien. Même dans le cas où tricher entraînerait une non-validation des résultats, ceux qui l’ont fait ressentaient plus d’autosatisfaction que ceux ayant joué le jeu.
Plus surprenant encore, les tricheurs ayant reçu un rappel à la fin du test expliquant à quel point il était important de ne pas tricher se sentaient encore mieux que ceux n’ayant rien reçu.
«Il est perturbant de voir que les gens se sentent mieux après avoir triché, car il y a un renforcement émotionnel du comportement, signifiant qu’ils pourraient d’avantage recommencer», constate Nicole E. Ruedy, auteure de l’étude et chercheure à l’université de Washington.
Un tel comportement pourrait s’expliquer par un phénomène de groupe, remarque l’étude:
«Il est possible que quand un ensemble de personnes coordonnent leurs efforts pour tromper le système, cela accentue le plaisir du tricheur en répartissant la responsabilité en cas de conséquences négatives et en construisant un sens de la camaraderie.»
Le Time rapporte que de tels résultats ont surpris les spécialistes du genre, comme David Callahan auteur The Cheating Culture: Why More Americans Are Doing Wrong to Get Ahead (La culture de la triche: pourquoi plus d'Américains font de mauvaises choses pour être en tête) pour qui «les tricheurs se sentent souvent en conflit ou pas super».
«Montrer des personnes se sentant bien après avoir commis une transgression morale est plutôt novateur», a expliqué au New York Times Scott Wiltermuth, professeur assistant à l’université de Californie du Sud, qui a écrit sur le comportement éthique et n’était pas impliqué dans l’étude.
Les conclusions de ces recherches sur le «plaisir du tricheur» guident les chercheurs vers d’autres études plus poussées sur la compréhension des émotions et leur influence sur la morale et l’éthique. De la fraude fiscale au téléchargement illégal, les implications concrètes sont nombreuses.
Slate.fr
publié par ifpec.org

lundi 16 novembre 2015

Ces neurones qui nous poussent aux choix alimentaires

Comment nos neurones nous permettent de connaître et reconnaître les odeurs, les indices visuels ou tactiles que nous apprécions et nous engagent à certains choix alimentaires, c’est ce que décrypte cette étude en neurosciences du laboratoire Cold Spring Harbor (New York), menée sur les mouches à fruits.

Les conclusions, publiées dans le Journal of Neuroscience, révèlent un ensemble de cellules qui répondent spécifiquement aux odeurs de nourriture et le degré de réponse de ces neurones dépend du degré d’appréciation de l’odeur, reflété ensuite par un comportement d’attrait ou de répulsion. Des résultats qui peuvent aussi nous aider à comprendre les choix alimentaires chez les personnes obèses.
« Quels sont les mécanismes biologiques de notre capacité instantanée et presque inconsciente à déterminer l'effet d’attrait ou de répulsion d’une odeur spécifique? », est une question importante dans la gestion de l'obésité. Il nous faut en effet mieux comprendre ces processus biologiques qui sous-tendent le choix des aliments et nos préférences.
Des neurones attirés par l’odeur ! Cette recherche menée par le Pr Jennifer Beshel, chercheur postdoctoral dans le laboratoire du CSHL du professeur Zhong Yi, éclaire nos comportements personnels lorsque nous avons faim en identifiant la zone du cerveau responsable de notre comportement face aux odeurs de nourriture. En examinant la réponse des neurones exprimant un peptide appelé DNPF à une gamme d'odeurs, les chercheurs constatent d’abord que cette famille de neurones très spécialisée ne répond qu’aux odeurs de nourriture et que l'amplitude de leur réponse prédit avec une grande précision l’attirance des mouches pour cette odeur alimentaire. Quand ils éteignent ces neurones, les mouches ne font plus la différence entre leur odeur préférée ou l’air ambiant, quand ils les rallument, les mouches s’approchent immédiatement de l’odeur en question.
L’étude montre ainsi que certaines zones du cerveau, comportant ces neurones, sont donc spécifiquement dédiées à l’attractivité d’une odeur alimentaire à un moment donné.

PHOTO : « Les taches vertes entourées d'un cercle sont les corps cellulaires de 2 neurones DNPF, un dans chaque hémisphère du cerveau de la mouche des fruits. La mesure dans laquelle ces cellules réagissent aux odeurs alimentaires spécifiques correspond au degré d’appréciation des odeurs, reflété ensuite dans leur comportement » (Visuel@ Zhong laboratoire)

Sources: The Journal of Neuroscience Graded Encoding of Food Odor Value in the Drosophila Brain et Communiqué CHSL Study shows how neurons enable us to know smells we like and dislike, whether to approach or retreat

vendredi 13 novembre 2015

"L'hormone de l'amour" nous conduit à mieux accepter les autres

En lisant (ou en regardant) Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, on a bien ri devant Ron Weasley, amoureux transi de Romilda Vane après avoir mangé des chocolats qui contenaient un ingrédient un peu spécial: un philtre d'amour. Légende, fantasme ou cauchemar, l'idée d'une boisson qui a une emprise sur les sentiments intrigue. Elle existe plus ou moins, sous la forme d'une hormone, l'ocytocine.

Selon une récente étude, cette molécule - plus connue sous le nom d'hormone de l'amour - nous conduirait à plus apprécier les autres. Certes, c'est un peu moins impressionnant que ce qu'on peut trouver dans l'école de sorcellerie, mais tout de même. D'autant plus qu'il a déjà été prouvé qu'elle avait un rôle dans l'attachement entre une mère et son enfant ou dans les relations amoureuses.
Cette fois, les chercheurs, les docteurs Colonnello et Markus Heinrichs du département de psychologie de l'université de Freibourg (Allemagne), ont montré que cette hormone était encore plus forte que ce qu'on imaginait. Ils se sont par exemple rendus compte que l'ocytocine avait une influence sur une partie du cerveau chargée d'établir une différenciation entre les autres et nous-mêmes. Une fonction du cerveau joue un rôle de taille dans la création de liens affectifs, les interactions sociales, et la tolérance.
L'ocytocine aurait aussi tendance à accroître l'évaluation positive que l'on fait des autres. Pour le docteur Colonnello, "les résultats de ces études font avancer notre compréhension du rôle du système de l'ocytocine et pourraient avoir dépassé les implications en termes d'attachement entre une mère et son enfant, le traitement de troubles sociaux et pour les relations en général."
Reconnaître et accepter les autres
44 personnes ont participé à cette étude. Elles devaient regarder des vidéos un peu particulières: la métamorphose de leur propre visage en celui d'une personne inconnue, et vice versa. Il leur était demandé d'appuyer sur un bouton dès qu'elles avaient le sentiment de voir plus de caractéristiques appartenant au visage inconnu.
Sur ces 44 personnes, certaines ont reçu la fameuse hormone avant l'expérience, les autres croient en recevoir mais ce n'est pas le cas (effet placebo). Le résultat est que les personnes sous ocytocine étaient bien plus rapides que les autres pour reconnaître le nouveau visage apparaître, qu'il s'agisse de celui de l'inconnu ou du leur.
Autre fait remarqué: les participants du groupe placebo évaluaient leur propre visage comme étant plus agréable à regarder que celui des personnes inconnues. Les participants sous ocytocine, eux, évaluaient de façon égale leur visage et celui d'un inconnu. En d'autres termes, l'ocytocine nous fait mieux accepter les autres.
Un effet de l'ocytocine parmi bien d'autres, comme le montrent ces récentes études:
Son rôle dans la générosité
Le lien affectif entre la mère et son enfant
Elle rendrait plus extraverti
Elle rendrait les pères plus engagés et les enfants plus responsables
Bref, à défaut de pouvoir ensorceler l'objet de nos fantasmes, l'ocytocine facilite au moins certaines de nos relations.

mercredi 11 novembre 2015

L'EMPATHIE

L’empathie désigne la capacité de se mettre à la place d’autrui, de se représenter ce qu’il ressent et/ou pense. Ressentir – Penser : ce sont là les deux facettes essentielles de l’empathie, l’une émotionnelle, l’autre cognitive. Certains auteurs en rajoutent une autre, la dimension comportementale.

L’EMPATHIE EMOTIONNELLE
C’est une réaction généralement automatique et non intentionnelle. Lorsque nous voyons quelqu’un souffrir, nous sommes nous-mêmes affectés, nous éprouvons généralement un ressenti désagréable. Ce peut être le cas par exemple, lorsque l’on observe à la télévision un sportif qui exprime sa douleur après s’être tordu la cheville. L’empathie émotionnelle se manifeste très précocement puisque, dès les premières heures suivant leur naissance, les bébés réagissent à la détresse de congénères, en pleurant. Les psychopathes (aujourd’hui appelés « personnalités antisociales ») présentent un important manque d’empathie émotionnelle ; il leur est très difficile de ressentir l’état émotionnel d’autrui, tout particulièrement la tristesse et la peur.

L’EMPATHIE COGNITIVE
Il s’agit de la capacité de se représenter les états mentaux d’autrui. les psychanalystes parlent de « mentalisation » et les cognitivistes de « théorie de l’esprit ». Cette aptitude se révèle très tôt chez les enfants. Les bébés parviennent rapidement non seulement à imiter mais aussi à percevoir les intentions d’autrui.

mardi 10 novembre 2015

Apprivoiser le décès de son enfant

La mort d’un enfant est un choc des plus profonds pour ses parents, plus rien ne sera jamais comme avant. Apprendre à vivre sans son enfant, « ce n’est pas effacer sa vie, ni l’amour que vous avez pour lui, c’est décider de se rebâtir », nous souffle Annick Ernoult, fondatrice de l’association.

« Apprivoiser l’absence ».
Perdre son enfant. Voir mourir l’être que l’on a mis au monde. Y a-t-il plus difficile à endurer ? Comment vivre à la suite d’un tel cataclysme ? « L’ombre qui a voilé mes yeux à l’instant de l’adieu me laissait craindre une existence privée de lumière. J’ai pensé ne plus jamais éprouver la joie. Qui pourrait encore croire au bonheur après la mort de son enfant ? Et pourtant… », témoigne Anne-Dauphine Jullian, qui a perdu sa fille d’une maladie dégénérative.
Loin des regards, dans l’intime, ces parents qui ont perdu un ou parfois plusieurs enfants, vivent au pire un drame dont ils ne se remettront pas vraiment, au mieux une rude mais profonde initiation à la vie. « Il y a en nous, au-delà de notre volonté, un processus de cicatrisation psychique qui se met en place. C’est quelque chose d’universel. C’est un long chemin de reconstruction intérieure qui laissera une cicatrice », nous dit le psychiatre Christophe Fauré, spécialisé dans l’accompagnement des personnes en deuil et auteur de nombreux livres sur le sujet.
Un cyclone de souffrance
« C’est de la souffrance à hurler, de la colère contre ce qui s’est passé. Et quelles que soient les causes de la mort de l’enfant, les parents se sentent responsables. Ils pensent qu’ils n’ont pas su le protéger, qu’ils n’ont pas rempli leur contrat de parents », nous explique Françoise Sarrazin, responsable de l’associationApprivoiser l’absence et qui a elle-même perdu son fils. De la prière pour qu’un miracle se produise si l’enfant meurt d’une longue maladie, au profond sentiment d’impuissance et d’injustice face à une réalité insoutenable. De l’anesthésie, comme une chape de plomb pour ne pas sentir la perte, à l’illusion d’une dépression qui semble sans fin. De l’obsession des souvenirs auxquels on s’accroche, à la légèreté du goût de la vie qui continue. Le chemin est immodéré pour la plupart des parents endeuillés. S’engouffrent aussi ces tonnes de questions : pourquoi lui ou elle ? Pourquoi comme ça ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi, tout court… Impossible de rembobiner le film. Le drame est là et personne n’y est préparé. En effet, le cours « normal » des choses ne prévoit pas que les enfants meurent avant leurs parents. Reflet de cette difficulté de la psyché humaine à envisager un tel événement, le langage est même à court de mot pour désigner le statut d’un parent endeuillé de sa descendance. Lorsqu’on perd une femme ou un mari, on devient veuf ou veuve, lorsque l’on perd un parent, on devient orphelin(e). Mais que devient-on lorsqu’on perd son enfant ? Alors qu’une de ces patientes lui annonce qu’elle vient de perdre sa fille, la psychothérapeute Isabelle Constant se rend compte qu’elle ne sait pas comment appeler cette mère en deuil. « Comme elle était mère d’une fille unique, ça voulait dire qu’elle allait juste redevenir une femme sans enfant, sans trace de l’existence de sa fille ». Les « désenfantés », les « mèrephelins » et les « pèrephelins » vivent un des deuils les plus difficiles sans bénéficier d’une place socialement définie.

Le temps du deuil
« Le deuil est un processus beaucoup plus long qu’on ne l’imagine, et c’est normal. » insiste fortement Christophe Fauré. Du temps, il faut beaucoup de temps. « Faire le deuil, ce n’est pas tourner la page et passer à autre chose. C’est intégrer un lien qui n’existe plus extérieurement, c’est le restaurer de manière appropriée à l’intérieur. » La relation continue mais ne pouvant plus se vivre au quotidien, elle se vit dans l’intimité de soi. C’en est fini des idées préconçues comme quoi il faut couper, oublier. Vous avez besoin de répéter les mêmes histoires sur votre enfant encore et encore ? Vous avez encore besoin de garder ses objets, son doudou, comme support extérieur à votre relation ? D’après Christophe Fauré, c’est normal. Le chemin de la relation intérieure prend du temps. Et c’est lorsque la présence de la personne que vous avez perdue trouvera sa juste place à l’intérieur de vous que vous pourrez lâcher le besoin de la faire vivre dehors. Toutefois, comme toute blessure, un deuil peut plus ou moins bien cicatriser. Et comme toute plaie, on peut plus ou moins bien s’en occuper. Il peut alors être judicieux de trouver de bons espaces d’accompagnement. « Les proches qui vous ont accompagnés finissent par en avoir marre et notre société se prend les pieds dans le tapis en vous demandant d’aller plus vite que la musique », raconte le psychiatre.« On nous fait comprendre qu’il faut se ressaisir, poursuit Françoise Sarrazin. Alors on essaie d’aller bien pour les autres, mais dedans ça continue. » Voir un psychothérapeute ? Se rendre dans une association de parents endeuillés ? D’après Lytta Basset, professeur de théologie auteur de nombreux ouvrages sur le deuil et le pardon, la souffrance à besoin d’être usée. Il faut pouvoir dire et redire.

Une ouverture à plus grand que soi
« Pour être honnête avec vous les filles, je suis totalement larguée : avec votre mort, toutes mes certitudes se sont envolées. Je ne crois pas que Dieu nous ait punis en vous prenant la vie mais j’aimerais bien trouver une explication à tout ça », écrit Anne Marie Révol, qui a perdu ses deux filles dans un incendie. Les idées toutes faites ne tiennent plus, les masques tombent, les jeux s’arrêtent. « Il y a un besoin d’authenticité, de paroles réelles et profondes. La mort d’un enfant vous change complètement », souligne Françoise Sarrazin. Et c’est évidemment là que se pose la question d’une continuité de la conscience après la mort. Si bien sûr il est compréhensible que les parents endeuillés aient besoin de se persuader de l’existence de l’être perdu, ils sont toutefois nombreux à témoigner d’anecdotes troublantes. Sur les conseils d’une voisine, Christian et Sandra Gamby qui ont perdu leur fils âgé de 16 ans, ont été voir un médium. « Ca a été bluffant, témoigne Christian Gamby. Les descriptions, les phrases, les intonations, même un très fin psychologue ne pouvait pas inventer tout ce qu’Henry Vignaud nous a dit. Dans ces moments-là on s’accroche à tout ce qu’on peut, mais les années passant, avec le recul, quand je réécoute l’enregistrement, je vois qu’il n’y a rien à jeter ». Et il n’est pas rare que des parents expérimentent spontanément ce qu’on appelle des VSCD – Vécu subjectif de communication avec les défunts. « C’est un vécu d’une présence indéniable, sans aucun des critères normalement liés à l’hallucination, explique le Dr Fauré. Et ces personnes n’ont généralement pas le désir de reproduire l’expérience. Cela se suffit en soi ». Christian Gamby témoigne : « Deux ans après le décès de mon fils, nous étions ma femme et moi sur un bateau qu’il aimait beaucoup. Nous pensions donc fortement à lui. Et à un moment donné nous avons vu comme une forme gélatineuse et transparente, d’une centaine de centimètres au dessus de nous. En fait, nous avons tous les deux vu la même chose sans même en parler ensemble. C’est plus tard que nous avons mis des mots dessus. » C’est alors que petit à petit, au cœur du deuil, les valeurs personnelles sont réévaluées et des dimensions supplémentaires sont souvent incorporées. Et sans oubli aucun, la vie continue.

dimanche 8 novembre 2015

QUE NOUS APPREND LE RÊVE ?

Pour la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, auteur d’« Intelligence du rêve », le rêve n’est pas une fantaisie du cerveau, mais un puissant outil de savoir et de transformation. Qu’a-t-il à nous apprendre ? Quels horizons dessine-t-il ?

Quelle est l’utilité du rêve ?
Dans la vie, nous nous heurtons souvent toujours aux mêmes problèmes, nous répétons les mêmes chagrins, les mêmes situations. Par cette répétition, nous cherchons à réparer une situation. Mais nous ne cessons de retomber, parce notre conscient, qui aime la tranquillité, se masque les éléments perturbateurs. Le rêve, lui, les réinvite. Il se fait l’intercesseur des choses importantes que notre être a à nous dire, mais que notre conscient ne veut pas entendre. Il contourne les censures et les interdits, dévoile les faux semblants, met à jour les fantasmes… Mais inaugure aussi un chemin. Il ne fait pas seulement signe vers les blocages de notre histoire et les postures dans lesquelles nous sommes figés : il propose des pistes nouvelles pour en sortir, offre des clés pour construire une autre perception du présent et un autre avenir. C’est une sorte de signal. Comme Tobie Nathan, je considère qu’il est un réel savoir, une magnifique source d’enrichissement. En ce sens, il peut vraiment avoir un impact sur nos vies.

Le rêve, plutôt qu’un délire, serait donc une hyperacuité ? 
Il peut avoir la fulgurance d’une pleine conscience. Il nous renseigne sur nos peurs, nos compromissions, nos dénis, nos conditionnements, mais aussi sur nos capacités. En inversant les codes qui composent notre image du monde, il offre un relevé de sens inédit et parvient à révéler le désir qui secrètement nous soutient et arme nos vies. Il a le pouvoir d’annoncer ce qui arrive, et de mettre entre nos mains la possibilité d’y répondre – avant que le corps ne tombe malade, que l’accident ne survienne…

Voilà qui interroge la « vérité » de notre réalité ordinaire !
Même les scientifiques ont aujourd’hui du mal à parler de « la » vérité. Une vérité le reste jusqu’à ce qu’une nouvelle théorie vienne affiner, déplacer, voire remettre en question la manière dont on voyait le monde jusque-là. Malgré tout, ce qui est troublant, ce que je ressens subjectivement, c’est qu’il y a parfois des moments « de vérité ». Par exemple, lorsqu’un patient parvient à traverser un épisode de son passé, tout à coup, des éléments se rejoignent et s’alignent, un changement d’axe s’opère, ressenti comme une conversion. Ces moments de révélation intime font vérité. En ce sens, le rêve n’est pas le contraire de la vérité, mais sa traduction la plus directe.

Peut-il alerter sur des événements qui dépassent l’individu ?
Il existe plusieurs registres au rêve, comme il y en existe plusieurs à la conscience. Certains puisent dans des éléments beaucoup plus vastes que le moi et touchent à l’universel, en informant de l’état du monde ou d’un événement à venir. Ils anticipent, pressentent. Un ouvrage a ainsi recensé les rêves qui avaient été faits avant la seconde guerre mondiale ; c’est fascinant de voir comme tout était déjà là, décrit…

Ces rêves démontrent-ils l’amplitude de nos capacités de perception ?
Je les crois bien plus vastes que ce que peut en explorer notre conscience ordinaire. Dès lors qu’on se branche sur une dimension qui dépasse la lucarne très étroite du moi, nous pouvons capter des tas d’informations, qui se retranscrivent dans nos rêves. C’est ce qui lui donne sa capacité prémonitoire et de transmission de savoir. Comme cette personne réveillée en pleine nuit par la vision d’un accident, bien réel, à des kilomètres de là ; ou celle qui rêve d’un événement ayant eu lieu trois générations auparavant, dont elle ignorait tout, mais qui s’avère vrai... Ces faits troublants bousculent nos visions du monde, au même titre que les synchronicités et la télépathie. En analyse, il m’est arrivé plusieurs fois de penser la même chose que mes patients, exactement au même moment ! Nous n’avons pas fini d’explorer les facultés du cerveau, sa plasticité, ce qu’on en active ou désactive au quotidien. Nous ignorons de quoi nous sommes capables. Des expériences au MIT ont par exemple montré que notre corps peut anticiper un événement de plusieurs secondes. Notre réactivité psychique précède le conscient.

De quoi bouleverser notre rapport au monde…
Hegel disait que nous rêvons uniquement parce que nous ne sommes pas en rapport avec le tout. Le rêve et son mystère sont des modalités du réel. Nous rêvons tous, toutes les nuits, même si nous ne nous en souvenons pas. Le rêve transcende les frontières : il n’a pas de limites, de bords, de hiérarchie. Il ignore le temps, fait aussi bien avec des éléments du présent, des événements du passé, une histoire vieille de mille ans ou de choses à venir. Il associe des souvenirs à des pensées, des émotions sédimentées à des impressions reçues d’ailleurs, des vécus personnels à des données culturelles. Les échelles de valeur, d’urgence, de grandeur n’y sont pas respectées. Le rêve rend aussi poreux le rapport entre l’intérieur et l’extérieur, le visible et l’invisible ; il essaie d’échapper à la dualité parfois un peu simpliste entre le conscient et l’inconscient, en étant ouvert aux connexions, à cette intelligence perceptive du monde qui est bien plus vaste que le moi.

Au fond, le rêve est-il un éveil ?
Il est un éveil à une autre conscience ou prise de conscience. Il est tout à la fois l’envers de la raison et le lieu où elle est le plus efficace. Beaucoup de penseurs et de scientifiques ont ainsi trouvé en songe ou en vision des pistes, des réponses ou des solutions.

Preuve aussi de l’étonnant pouvoir de création qui est en nous…
Le rêve est fascinant. Je suis analyste depuis vingt ans, et je ne m’en lasse pas ! Il utilise tout : des lettres, des images, des métonymies, des déplacements, des répétitions, des mises en espace, des scénarisations, un détail pour désigner l’essentiel… Le réservoir à son actif semble quasiment infini. Son mode opératoire, c’est le renversement constant. Face à une frustration, il va halluciner une satisfaction. Si vous rêvez d’être poursuivi, il faudra vous demander ce que vous poursuivez, vous ! Il faut prendre soin de ce qui, en nous, est capable de rêve. Et ne pas avoir peur de nos capacités de vision.

Est-ce un chemin vers la liberté ?
Le rêve nous invite à décaler sans cesse notre angle de vision, ainsi qu’à être ouvert à l’inconnu, à l’inattendu, à l’inexploré. C’est une forme de dissidence absolue : personne ne peut commander aux rêves, c’est le lieu où s’exprime le principe de liberté inaliénable de l’être humain. Il nous fait comprendre que la résistance à une vie plus haute, plus forte, plus intense, n’est pas dans la réalité extérieure, mais en nous. En ce sens, il est un appel à une révolution intime, au retournement de l’être. Il nous met sur cette piste… tout en nous en montrant les ambivalences : il y a toujours un prix à payer pour assumer sa liberté. Être libre, c’est sortir de l’enfance, renoncer à une certaine sécurité. Est-on prêt à cela ? Le rêve va voir dans la nuit, nous confronte à nos choix.

Agit-il de lui-même ou faut-il l’interpréter pour qu’il prenne sa puissance ?
Je constate que les gens qui se souviennent bien de leurs rêves, qui peuvent s’y relier et les relater facilement, avancent plus vite que les autres. En analyse, c’est un turbo phénoménal. La première étape est de s’ouvrir à eux, en formulant le souhait de s’en souvenir. Un rêve que l’on se remémore agit déjà, à condition de lui donner une substance extérieure en l’écrivant ou en le racontant. Après, je trouve intéressant de voir ce qu’il a à dire plus profondément, en tout cas de se laisser interroger par lui, d’associer autour. L’imagination est une force immense, qui a des choses à nous apprendre. Pour moi, elle est tout sauf trompeuse. L’ouverture au sensible, au subtil, à l’énigmatique, permet d’être plus créateur de sa vie.

Les rêves lucides sont-ils aussi efficaces ?
Quand un patient n’a pas accès au contenu de ses nuits, je travaille avec lui en rêve éveillé, par des associations libres, qui lui permettent de se relier à son imaginaire et à des expériences passées, intuitivement migrantes du rêve. Quand je m’absente un long moment, je conseille à mes patients, s’ils ont des angoisses matinales ou font un rêve perturbant, de consacrer une demi-heure à une séance d’écriture automatique, sans censure, puis de laisser reposer une journée. En reprenant le texte, ils s’aperçoivent que sous ses airs totalement débridés, il recèle des éléments qui indiquent des issues, pointent déjà vers un après.
INREES

vendredi 6 novembre 2015

Le prix cognitif de la pauvreté

Être confronté à des difficultés financières consomme des ressources cognitives, ce qui diminue la capacité à résoudre certaines tâches par la suite.
La pauvreté est rarement une vocation. La plupart des gens ayant des revenus trop faibles veulent sortir de cette condition. Mais, souvent, ils restent prisonniers de cet état et n’arrivent pas à saisir les occasions qui s’offrent parfois à eux pour améliorer leurs conditions. Au-delà des facteurs sociaux – faible niveau d’éducation, accès limité aux réseaux professionnels, etc. –, un facteur cognitif pourrait jouer un rôle dans cette situation : les difficultés financières entraînent par-elles mêmes une diminution des facultés cognitives. C’est ce qu’ont montré Anandi Mani, de l’Université de Warwick, en Grande Bretagne, et ses collègues, par le biais d’une étude « de laboratoire » dans le New Jersey et d’une étude de terrain en Inde. Selon les chercheurs, les préoccupations liées à une situation financière difficile « consomment » les ressources cognitives, limitées, ce qui conduit les individus à faire de mauvais choix par la suite.
A. Mani et ses collègues ont d’abord demandé à 101 personnes dans un centre commercial du New Jersey d’envisager des scénarios décrivant des problèmes financiers qu’elles étaient susceptibles de rencontrer, par exemple des réparations à payer pour leur voiture, et de réfléchir au moyen de les résoudre. Les participants effectuaient ensuite des tâches simples sur ordinateur, servant à mesurer leurs capacités cognitives.
Dans l'ensemble, les participants ayant un faible revenu réussissaient moins bien les tâches sur ordinateur lorsque le coût financier du problème envisagé était élevé que lorsqu’il restait modeste. En revanche, les participants ayant des revenus élevés obtiennent les mêmes scores de capacités cognitives dans les deux cas. Des problèmes financiers identiques n’ont ainsi pas le même impact sur les capacités cognitives des pauvres et sur celles des riches.
L’étude sur le terrain, portant sur 464 cultivateurs de canne à sucre en Inde, a pour sa part montré que leurs capacités cognitives varient en fonction de leurs rentrées d’argent. Ils obtiennent ainsi de moins bons résultats aux mesures de capacités cognitives avant la récolte, lorsque, faute de trésorerie, ils ont des difficultés financières, qu’après avoir récolté et vendu la canne à sucre. Les chercheurs se sont assurés que l’effort ou le stress liés à la récolte ne jouent pas dans cette diminution des capacités cognitives.
D’où vient alors cette baisse ? A. Mani et ses collègues mettent en avant le mécanisme « d’épuisement des ressources cognitives »: les préoccupations liées aux difficultés financières consomment des ressources cognitives, ce qui altère la capacité à réaliser d'autres tâches.
Ce modèle de capacités cognitives limitées s’observe dans d’autres situations : des sujets à qui l'on demande de résister à l’envie de manger des chocolats, voient ensuite leurs capacités cognitives diminuer. De même, des individus à qui l'on a demandé auparavant de réprimer des pensées négatives manifestent une plus forte proportion à dilapider de l’argent qui leur est confié.
Ces deux exemples illustrent un cercle vicieux : contrôler ses impulsions pour prendre des décisions à plus long terme épuise les ressources mentales, ce qui entraîne une baisse des capacités cognitives et l’adoption de comportements préjudiciables par la suite.
Il en serait de même avec la pauvreté : les personnes pauvres sont plus souvent confrontées à des problèmes financiers, qui demandent des décisions difficiles. L’esprit accaparé par ces préoccupations, leurs ressources cognitives s’épuisent, ce qui les conduit en retour à faire des mauvais choix : trop manger, trop dépenser, prendre des décisions irréfléchies ou extrêmes, et autres comportements problématiques qui perpétuent leur condition défavorable. La pauvreté, une double peine ?
Source : IFPEC, Philippe Ribeau-Gésippe -Cerveau&Psycho

PAUVRE GANGSTER

Statistiquement, les gangsters sont 10 fois plus frappés par les troubles psychopathologiques que le reste de la population.

Des psychologues britanniques ont répertorié les troubles psychologiques sur un échantillon de 4664 jeunes hommes, dont 108 étaient membres d’organisations criminelles. Les bandits sont plutôt dérangés mentalement…
Quelque 86 pour cent présentent un trouble de la personnalité antisociale (tendance à mépriser et violer systématiquement les droits d’autrui, observable dès l’enfance), 67 pour cent sont alcooliques, 59 pour cent présentent des troubles anxieux, 57 pour cent ont une dépendance aux drogues, 34 pour cent on fait une tentative de suicide et 25 pour cent sont psychotiques. Ces proportions sont entre 10 et 100 fois plus élevées que dans la population générale. Certains gangsters en cumulent plusieurs (par exemple, un alcoolique dépendant aux drogues, antisocial et suicidaire).
La forte prévalence des troubles anxieux et des psychoses serait liée au traumatisme causé par l’exposition fréquente à la violence. Et le fort taux de suicide serait une conséquence du fait que l’agressivité impulsive peut aussi bien se tourner vers les autres que contre soi-même. Non, il ne fait pas bon être gangster.
Source : IFPEC, Cerveau&Psycho - Sébastien Bohler

jeudi 5 novembre 2015

Pourquoi courir 300 km est moins fatigant que 150 km

C'est l'une des compétitions les plus éreintantes au monde, le Tor des Géants. Chaque année, quelques centaines de participants, inconscients ou valeureux, s'affrontent sur plus de 300 kilomètres à travers la vallée d'Aoste, dans les Alpes italiennes. Si ces volontaires forment l'élite mondiale de la course à pieds, seuls deux tiers d'entre eux parviennent à terminer la course.

L'an passé, c'est au bout de 79 heures de parcours que Grégoire Millet a franchi la ligne d'arrivée. Seules 9 heures de sommeil lui ont suffi pour durant l'épreuve. Exténué, il a obtenu la médaille d'or et un repos bien mérité. Pour autant, il ne semblait pas si fatigué que cela: "Après trois jours, tu n'es pas très frais. Mais il semble que l'épuisement n'est pas exponentiel."
Justement, une étude (à laquelle Grégoire Millet a participé) relayée par le site Popular Mechanics affirme que les athlètes ayant fini cette course étaient moins fatigués à la fin que ceux ayant couru sur la moitié de la distance (150 kilomètres) sur un autre circuit de ce relief des Alpes.
Dans le cadre de cette étude, des échantillons de sang ont été prélevés sur des volontaires et des examens médicaux ont été effectués avant et après la course. Les médecins ont tout d'abord mesuré la pression des muscles des genoux et des pieds. Ils ont ensuite évalué l'activité des muscles au moyen de stimulations électriques.
Le résultat est implacable: les sportifs avaient 30% plus de force dans les muscles des jambes à l'issue du Tor des Géants, en dépit d'un plus grand nombre de kilomètres parcourus.
Ce mystère a vite trouvé une réponse. En effet le rythme des coureurs sur les deux parcours n'est tout simplement pas le même. Ils prennent une allure moins rapide lors des grandes distances et préservent leur énergie. Avec une vitesse moins élevée, les muscles et l'organisme sont davantage ménagés. "Lorsque vous parcourez un événement plus long, votre intensité baisse" explique Martin Hoffman, un chercheur de l'Université de Californie à Popular Mechanics.
Source : IFPEC, Le HuffPost

mercredi 4 novembre 2015

Pourquoi fumer donne envie de boire

Des neurobiologistes ont montré qu'une seule cigarette suffit à augmenter le besoin d'alcool dans le cerveau.

Les fumeurs le savent, et les alcooliques le confirment : rien n’est pire qu’une soirée entre fumeurs pour donner envie d’un bon verre de bière ou d’alcool. C’est ce qu’on appelle en jargon addictologue la « dépendance croisée ». Que se passe-t-il dans notre cerveau pour que nous conjuguions ainsi les pires besoins ?
Des neurobiologistes du College Baylor de Houston viennent de découvrir chez des rats que la nicotine, en une seule prise, suffit à changer la façon dont le cerveau réagit à l’alcool. La nicotine modifie la sensibilité de certains neurones du plaisir (des neurones à dopamine, une molécule associée au plaisir) à l’alcool : en fait, les neurones deviennent moins sensibles à l’alcool, et il faut absorber des quantités plus importantes de breuvage pour obtenir un plaisir égal. Ce qui pousserait les buveurs à augmenter les doses.
La découverte la plus importante des chercheurs a été de montrer que la nicotine exerce ces effets par l’intermédiaire d’une hormone du stress, la corticostérone. Cette molécule du stress est libérée en abondance lors d’une prise de nicotine, et entraîne une perte de sensibilité des neurones du plaisir en provoquant la libération d’une molécule inhibitrice nommée GABA (l’enchaînement précis est : libération de l’hormone du stress, fixation de l’hormone du stress sur ses récepteurs, libération de GABA inhibiteur, perte de sensibilité des neurones à dopamine dans l’aire tegmentale ventrale). Cet effet semble perdurer une quinzaine d’heures chez le rat. Sans doute plus chez l’homme, de quoi tenir jusqu’à la soirée suivante…
Source : page Facebook de l'IFPEC, Cerveau&Psycho - Sébastien Bohler

dimanche 1 novembre 2015

Un gorille trompe les médecins

L'expérience « du gorille invisible » montre que le cerveau est aveugle à ce qui ne correspond pas à ce qu'il s'attend à trouver dans une image.

La photo est une radio des poumons, et vous pouvez essayer de détecter des tumeurs pour tester vos talents de radiologue. Mais si vous faites bien attention, vous apercevrez peut-être un petit gorille dans un pose incongrue, en haut à gauche de la radio. C'est un test ! Cette radio trafiquée doit montrer votre incapacité à détecter une forme décalée dans un contexte où vous attendez tout autre chose.
Dans ce test, 83 pour cent des radiologues professionnels ayant observé ce cliché n'ont pas vu le gorille. ils ont cherché des tumeurs, encore et encore, et n'ont rien remarqué. Est-ce à dire qu'ils font mal leur métier ? Non, ils sont tellement obsédés par l'idée de voir une tumeur, qu'ils pourraient ne pas voir un éléphant au milieu de la photo. Un éléphant, ou un gorille.
Cette expérience a parfaitement montré que l'oeil humain est aveugle à mille choses qui ne correspondent pas à ce qu'il s'attend à trouver. Dure leçon pour les médecins, mais aussi pour les chercheurs : si l'on ne trouve que ce qu'on cherche, quelle est la probabilité de faire de vraies découvertes innovantes ? Maigre, me direz-vous. Alors qu'il faisait sa thèse en neurosciences, l'auteur de ces lignes avait un chef de laboratoire qui aimait dire : « une expérience qui marche est une confirmation, une expérience qui échoue est une découverte. » Il faut avoir l'oeil attentif pour noter ce qui ne cadre pas avec nos attentes initiales. Et ce, si possible, dans toutes les situations de la vie !
Mais ne croyez pas que ce phénomène soit entièrement nouveau dans le champ scientifique : il a été identifié dès 1999 par les psychologues Daniel Simons et Christopher Chabris. Je n'en dis pas plus, regardez cette vidéo, et surtout suivez bien les instructions.
Eh oui, le gorille a encore frappé. C'est d'ailleurs le titre que les psychologues ont donné à leur publication récente, celle où il est question de tumeurs sur la radio des poumons. Après sa première incursion sur les terrains de basket dans les années 1990, voici que ce fieffé quadrumane refait des siennes en milieu hospitalier.
Quelle est la différence entre les deux expériences, celle du gorille sur la radio et celle du gorille sur le terrain de basket ? Dans l'expérience des radiologues, la nouveauté vient du fait que ceux-ci ont été trompés, non par des mouvements de ballon, mais par une représentation a priori de ce qu'ils s'attendaient à voir. Ce qui confirme les travaux récents sur les mécanismes de l'attention, montrant que le cerveau frontal, en activant des représentations a priori, peut influer sur la sensibilité des parties plus postérieures de notre encéphales, qui détectent les informations visuelles.
Mais il reste un mystère irréductible. Si quelqu'un a la réponse, qu'il nous écrive : pourquoi les scientifiques font-ils toujours leurs expériences avec des gorilles ?
Cerveau&Psycho-Sébastien Bohler

Source : page Facebook de l'IFPEC.